Soirée animée par Nicole FERNANDEZ-FERRER du Centre Simone de Beauvoir et organisée en collaboration avec PEUPLE ET CULTURE 19 et l’association AUTOUR DU 1er MAI
Dans le cadre du MOIS du FILM DOCUMENTAIRE.
– Le film : A travers de nombreuses archives (sonores, photographiques et audiovisuelles), ce film rend hommage aux femmes qui ont créé et porté le mouvement de libération des femmes en France et en Suisse, à leur intelligence, leur audace et leur humour. Il se situe comme un relais entre les pionnières et les nouvelles générations.
- Carole Roussopoulos : (1945/2009)
Dès la fin de l’année 1969, pionnière de la vidéo légère en France et féministe de la première heure, Carole Roussopoulos se lance dans l’aventure sans jamais avoir touché une caméra. D’origine suisse, elle est installée à Paris depuis 1967. Sur les conseils de son ami Jean Genet, elle achète un portapack (première caméra vidéo portable) avec le chèque de licenciement qu’elle vient de recevoir du magazine où elle travaillait. Elle fonde, avec son compagnon Paul Roussopoulos, le premier collectif de vidéo militante, « Vidéo Out ». Elle met ses connaissances à portée des militantes féministes en organisant des ateliers, des stages de vidéo attirant de nombreuses femmes, notamment Delphine Seyrig avec qui elle entame une longue collaboration. Elles fonderont avec Ioana Wieder le Centre Audiovisuel Simone de Beauvoir, premier centre d’archives audiovisuelles consacré à l’histoire et à la mémoire des femmes.
Son travail sert d’amplificateur aux luttes des prostituées de Lyon, des ouvriers des usines Lip, aux combats pour l’avortement et la contraception libre et gratuite. Loin de chercher à s’intégrer aux groupes ou à s’identifier aux personnes qu’elle filme, elle tente d’appréhender au plus juste une situation, une parole. Ainsi elle met en image les luttes internationales, les luttes des exclus, le quart-monde, les clochards, les luttes au quotidien (à l’hôpital, en foyer de retraite), la lutte des mères des détenus basques...
Ecoutant sans pour autant jamais commenter, elle n’a de cesse de remettre en cause les idées préconçues des spectateurs sur des sujets polémiques ou le plus souvent ignorés par les médias grand public. En quelques minutes sur une situation difficile ou conflictuelle, elle prend quelques repères rapides, capte une pensée, un discours, une façon de parler, de regarder, de travailler, de déambuler. Il s’agit d’une véritable exploration et non d’une démonstration formatée aussi bien dans la prise de vue que dans le montage...
Extraits d’une biographie rédigée en 2003 par Nicole Fernandez-Ferrer.
Toute femme qui bouge, qui est consciente, qui veut faire évoluer un peu les choses, est féministe. Toute femme qui décide de ne plus être un paillasson, pour moi, est féministe.
Carole Roussopoulos août 2007