En partenariat avec Peuple et Culture Corrèze

Présentation/Débat : Federico Rossin

Scénario : Aki Kaurismäki d’après Scènes de la vie de bohème d’Henri Murger
Production : Aki Kaurismäki
France Finlande 1992 Noir et Blanc 100mn
Avec : Matti Pellonpää, Évelyne Didi, André Wilms, Kari Väänänen, Christine Murillo, Jean-Pierre Léaud, Samuel Fuller

Synopsis  : À Paris, Marcel Marx, auteur en mal d’éditeur, est expulsé de chez lui. Il rencontre un peintre albanais, lui aussi sans-le-sou, Rodolfo, puis Schaunard, un compositeur irlandais. Les trois hommes deviennent bientôt inséparables et décident de partager leur misère et leur ferveur artistique, vivant de petits expédients, d’amitié et d’amour pour Mimi et Musette.

Présentation par Aki Kaurismäki  :

« Rodolfo, réfugié albanais et grand peintre, Marcel, grand écrivain français et Schaunard, grand compositeur irlandais font la connaissance par hasard en chassant, chacun sur les mêmes champs de bataille précédés d’une meute de ruses, cet animal féroce qu’on appelle : la pièce de cinq francs. Cette comédie mélancolique, qui est soit dit en passant un mélodrame, parle de leur vie, en particulier par rapport à Mimi et à Musette, ces deux beautés de la campagne perdues dans l’abîme d’une grande ville, ainsi qu’aux figures plus ordinaires comme celle du propriétaire ou du policier pour immigrés. Leur existence de chaque jour est une œuvre de génie ; ces hommes-là se feraient prêter de l’argent par Harpagon et auraient trouvé des truffes sur le Radeau de la Méduse. Qu’il leur tombe un peu de fortune entre les mains et vous les voyez aussitôt cavalcader sur les plus ruineuses fantaisies, buvant des meilleurs et des plus vieux et ne trouvant jamais assez de fenêtres par où jeter leur argent…L’intrigue du film est si complexe que pour l’expliquer, il faudrait nommer une commission. Les éventuelles spectatrices sont invitées à se munir de mouchoirs, car la fin du film est probablement la plus triste depuis La Valse dans l’Ombre  ».

Avis critiques  :

«  Le film a la drôlerie mélancolique et grinçante des œuvres qui ne respectent aucun code sinon celui du bon plaisir d’un metteur en scène pour qui faire du cinéma est avant tout un acte de liberté. C’est un film d’atmosphère, mais un film très contemporain qui cultive le charme démodé du cinéma d’avant-guerre quand les metteurs en scène savaient, pour raconter une histoire, prendre leur temps. La Vie de bohème parle de la dignité des gens qui, même dans la pire détresse, ne perdent jamais le respect d’eux-mêmes. Dans La Vie de bohème, aucun des héros n’accepte de vendre son art, de vendre son âme. Tous refusent le pacte de Faust. C’est leur façon de survivre. » Le Nouvel Observateur

« La Vie de bohème de Kaurismäki, est un film sur l’amitié, tourné avec des comédiens qui ont le sens grégaire, le sens du groupe, de la troupe. Les uns et les autres semblent s’être cooptés. On voit les copains passer et dire trois répliques, de Jean Paul-Wenzel à Sam Fuller, en passant par Louis Malle. Non par coquetterie mondaine, mais pour se sentir bien ensemble. Un sentiment traverse le film et se transmet aux spectateurs, le sentiment rassurant d’une amitié née dans des galères communes ou semblables, donc jamais remises en question, quoi qu’il arrive. ». Le Monde