Projections, débats, théâtre...
Mémoire à Vif est née le 6 octobre 2001, à La Villedieu, pour rappeler ce 7 mai 1956 où, dans la petite localité de la Creuse, des rappelés, en partance pour l’Algérie, soutenus par la population, ont manifesté leur opposition à la guerre coloniale. A l’époque, une résistance passée inaperçue qui entraîna pourtant la condamnation par le Tribunal Militaire de Bordeaux de trois hommes de la région, jugés responsables des troubles.
Depuis, Mémoire à Vif a poursuivi ce travail de mémoire en organisant chaque année des rencontres, des projections, des lectures, du théâtre, autour de l’Algérie, puis élargissant sa réflexion sur d’autres mémoires, souvent occultées.
En 2011, Mémoire à Vif va fêter ses dix ans. Mais il n’est pas question d’entretenir la nostalgie du passé. La mémoire doit servir à construire l’Histoire d’aujourd’hui et de demain. Et il nous semble que donner à entendre et à voir la parole des femmes des pays arabes et musulmans, était une belle manière de fêter cet anniversaire.
D’abord parce que ce sera l’illustration des valeurs défendues par Mémoire à Vif : la tolérance, la solidarité, le respect de l’autre.
Ensuite, parce que donner la parole aux femmes des pays arabes et musulmans, alors que, trop souvent, beaucoup la prennent à leur place, c’est rappeler le rôle qu’elles ont joué dans les combats d’hier et qu’elles poursuivent aujourd’hui.
Enfin, parce que la dépossession identitaire des femmes est séculaire et n’a pas de frontières. D’une rive à l’autre, ici et là-bas, les luttes des femmes pour leur égalité et leur liberté se rejoignent. Comme l’écrit Rayhana : « Il y a encore des femmes violées à Hassi Messaoud en Algérie, il y a encore des femmes vitriolées à Kaboul, il y a encore des femmes qu’on bat, qu’on tue, en France, et en Europe, il y a encore des femmes qu’on n’entend pas ici, parce qu’elles n’osent pas. »