Le Grand Retournement de Gérard Mordillat
Projection au Lido le 15 février à 20h30, suivie d’un débat avec le réalisateur et d’une signature de son dernier roman : "Ce que savait Jennie"
Article mis en ligne le 29 janvier 2013

D’après D’un retournement l’autre, Comédie sérieuse sur la crise financière, en quatre actes, et en alexandrins de Frédéric Lordon

France 2012 fiction 74mn

Avec : Jacques Weber, François Morel, Edouard Baer, Jacques Pater, Patrick Mille, Franck De La Personne, Elie Triffault, Antoine Bourseiller, Christine Murillo...

« Le grand retournement » est un raccourci de la crise...L’histoire, vous la connaissez : les turpitudes des banquiers les ont mis à genoux. Ils en appellent à l’Etat qu’ils accusent d’ordinaire de tous les maux. Pour les sauver, le Président plonge le pays dans l’endettement, le met à la merci des « marchés » donc des banquiers... jusqu’à ce que le peuple s’en mêle.

Frédéric Lordon est un économiste iconoclaste et donc rarissime sur les plateaux de télévision. Gérard Mordillat n’est guère plus visible dans les grands médias, hormis une adaptation télévisée de son roman « Les vivants et les morts » sur France 2, reprise plus tard sur Arte. Mordillat est écrivain et cinéaste, il aime interroger le monde ouvrier, ses combats, ses souffrances et leurs effets sur les individus. La rencontre des deux ne pouvait qu’être explosive.

Le film n’est pas un conte philosophique ni un exercice de style, c’est un essai critique très radical sur le fonctionnement du capitalisme, sur ses dérives, sur les catastrophes que provoque la quête éperdue du profit. C’est du réel, du contemporain, presque du documentaire...
J’espère que le public ressentira le côté jubilatoire de cette comédie sérieuse, le plaisir qu’il y a à comprendre par cette voie si inattendue la situation économique et financière dans laquelle nous sommes et à l’analyser. Cela me comblerait. Pour moi, le cinéma reste un extraordinaire outil critique et ici l’alexandrin, loin d’égarer le spectateur suscite une écoute particulièrement aiguë de ce qui se dit et qui se dit si bien que l’on rit alors qu’on devrait pleurer.

Gérard Mordillat