Okraïna de Boris Barnet
Article mis en ligne le 22 septembre 2014
dernière modification le 23 septembre 2014

par Webmestre

Projection le 15 avril à 20h30 au Lido

URSS 1933 98mn VOSTF

Scénario : Boris Barnet et Konstantin Finn d’après sa nouvelle.

Avec : Alexandre Tchistiakov, Elena Kouzmina, Sergueï Komarov, Nikolaï Bogolioubov, Hans Klering…

Le film sera présenté par Françoise Navailh, présidente de Kinoglaz et spécialiste du cinéma russe.

Synopsis

En 1914, dans un faubourg non nommé d’une ville de la Russie tsariste, la vie suit tranquillement son cours. Les ouvriers de la cordonnerie, seule industrie du patelin, sont en grève. Mais rien de bien méchant, les ouvriers profitant de la grève pour passer du bon temps et narguer leurs patrons. La guerre qui éclate et les appels à l’unité nationale par-delà la lutte des classes mettent fin au conflit social, et conscrits comme volontaires partent presque la fleur aux fusils sous les acclamations. Mais la guerre suivant son cours et étant bien plus dure que prévu, le climat va se dégrader, autant dans le village que dans les tranchées.

Boris Barnet vu par Michel Ciment « Libération 17/18 août 1985

« Dans les années 50, Boris Barnet a été un des auteurs de chevet des futurs réalisateurs de la Nouvelle Vague. Godard tout particulièrement appréciait chez cet ancien boxeur un style allègre qui tranchait avec l’académisme stalinien…

Barnet ne fut jamais un cinéaste officiel. Refusant aussi bien la théorie que les grands thèmes politiques, il s’est imposé avant tout comme un auteur de comédies, un chantre de l’amour-il épousa plusieurs de ses actrices-, un homme de plaisir et un cinéaste qui ne dédaignait pas l’improvisation et le mélange des genres…

Acteur et boxeur à ses débuts-comme Houston et Skolimowski-, Barnet est un poids léger dont tout le talent, pourrait-on dire, repose sur le jeu de jambes, l’art de l’esquive, et le harcèlement du spectateur par une série de touches aussi vives que subtiles…

Un avis d’Edouard Waintrop Libération 22/23/07/1995

« Okraïna »… est avant tout une œuvre superbe et tendre, un portrait de faubourg, une satire du chauvinisme, un hymne à la vie. Ainsi la grève, vue par Barnet, est un épisode tragi-comique, épique et picaresque. Chaque portrait est enlevé, équivoque, aventureux. Et toute l’histoire du prisonnier allemand, cordonnier qui s’aventure dans le faubourg, une succession de petits gags et de micro drames. La critique stalinienne ne s’y trompa et lui reprocha son absence de parti prix idéologique, son lyrisme, son unanimisme…

« Je ne suis pas, je n’ai jamais été un homme de théories. J’aime avant tout la comédie, je me plais à introduire des scènes drôles dans un drame et des épisodes dramatiques dans un film comique »

Boris Barnet Entretien avec Georges Sadoul, « Les Cahiers du cinéma » juin 1965