Tant que les lapins n’auront pas d’historien, l’histoire sera racontée par des chasseurs
Article mis en ligne le 25 avril 2015

par Webmestre

Des histoires de victoires et de clairons tout en faisant discrètement nettoyer les trainées de larmes et de sang sur le parking du supermarché de la civilisation. Mais l’histoire que préfèrent raconter les chasseurs, c’est pas d’histoire du tout. À part pour le code de leur carte bancaire, les lapins n’ont pas besoin de mémoire…

Howard Zinn est de ceux qui résistent à l’irrésistible. Il est du parti des lapins, le parti de ceux qui sont à l’autre bout du fusil, les Indiens devant les conquérants, les esclaves qui fuient dans les marais, les ouvrières et leurs enfants face au peloton de la Garde civile, les déserteurs, les militants, les résistants. Sans idéaliser les victimes, sans trahir l’histoire, il fait simplement sortir de l’ombre ces instants où des femmes et des hommes ont réussi à résister, à s’unir et parfois même à l’emporter…

Car les lapins ne s’enfuient pas toujours, il arrive même qu’ils profitent du sommeil des chasseurs et qu’ils leur volent leurs fusils et qu’ils les fassent reculer jusqu’au bord de la falaise. Et même au-delà.

Le pouvoir du chasseur dépend de l’obéissance des lapins

Daniel Mermet


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