"Mimi" Claire Simon 10 mars à 20h30 au Lido en présence de Claire Simon
Article mis en ligne le 17 février 2016

par Webmestre

France - 2002 - 105 min – Documentaire - Couleur – 35mm Copie issue des collections de la Cinémathèque de Toulouse
Scénario : Claire Simon
Image : Claire Simon et Michel Dunan
Son : Pierre Armand et Jean-Pierre Laforce
Montage : Claire Simon, Julie Pelat, Jean mallet et Michel Toesca
Musique : Diego Origlia et Mohamed Mokhtari
Avec : Mimi Chiola, Diego Origlia, Mohamed Mokhtari, Didier Conti, Michael Melikian, François Cavallo, Victoire Salvini, Philippe Bouillon, Valérie Bouricand

« Mimi n’est pas une vedette c’est quelqu’un. J’ai voulu faire un film de la vie de Mimi. De la vie de quelqu’un, donc. M’attacher le plus possible à cette singularité afin d’y rencontrer le romanesque d’une vraie vie. Que j’allais découvrir en la filmant. Là, dans sa ville à Nice, ou à la montagne, au gré des lieux familiers ou inconnus où j’ai filmée, j’ai attendu que son histoire que je ne connaissais pas encore lui revienne, et qu’elle me raconte les scènes qui composent son roman personnel. »

« Longtemps Mimi a pensé être la seule à ne pas manger à sa faim, à ne plus aller à l’école, à rêver d’être un garçon, à être émue par les femmes, à en être amoureuse, à vouloir vivre libre. Aujourd’hui, à Nice, elle voit le roman de sa vie surgir des lieux où le film l’emmène. Souriante, elle dit : « maintenant, ça va », regardant sa ville solaire et sa vie passée comme une belle échappée. Ouf ! Elle l’a échappé belle ! » Maïa Films

Après le superbe panoramique d’ouverture sur Nice-il y en aura quelques autres, éblouissants, pour ponctuer le récit-, la caméra de Claire Simon part à la rencontre de Mimi. Belle rencontre avec une femme ordinaire, simple et généreuse. Comme ce film tout en finesse et en tendresse, qui sait être elliptique quand il le faut. Et qui nous ravit, au sens premier du mot.
Soit donc Mimi Chiola, née d’un coup de foudre de sa mère, à 42 ans, pour un homme, un Italien, croisé sur le trottoir. Ce pourrait être le début d’un roman comme presque tous les souvenirs que Mimi va nous raconter, en retrouvant les lieux de son enfance et ceux qui ont marqué sa vie d’adulte…
Mimi sait aller à l’essentiel avec des mots simples. Il y a aussi son extraordinaire présence physique, sa vitalité, sa manière d’appréhender la vie, de la prendre à bras-le-corps au risque d’y perdre quelques illusions. Mais Mimi n’est pas là pour se plaindre, elle sait que cela fait partie du jeu. Il y a enfin la belle connivence qu’on perçoit entre elle et la réalisatrice qui trouve toujours la bonne distance, le plan juste, pour filmer en liberté cette femme libre.

« Il m’a semblé important…de ne plus laisser les seuls hommes parler des femmes. Lorsqu’elles sont filmées par des hommes, les femmes sont toujours des objets de désir potentiel…Lorsque vous avez vécu d’oppression et d’inégalité, construire une image de soi plus libre, plus complexe, qui ne se réduise pas à votre sexe ou encore à votre couleur de peau, est primordial. Si je projette quelque chose de moi dans les femmes que je filme, c’est avant tout ce désir de liberté. »
Claire Simon Les Lettres Françaises septembre 2011

Claire Simon est scénariste, actrice, directrice de la photo, monteuse et réalisatrice française. Elle est l’auteur de plusieurs films documentaires. Les Patients, Récréations, et Coûte que coûte qui seront primés dans de nombreux festivals. Son œuvre est essentiellement composée de documentaires dans lesquels elle traque des histoires, celles que les enfants s’inventent le temps d’une récréation, celle que les difficultés de gestion induisent dans Coûte que coûte, celle qui naît de l’amour de deux jeunes gens : 800 km de différence-Romance, celle que tisse la vie singulière de Mimi ou encore Les Bureaux de Dieu, dans lequel elle mélange réalité et fiction. Elle a travaillé entre 2008 et 2012 sur la gare du Nord, où elle a trouvé matière pour une pièce de théâtre, un documentaire, une installation sur le Web.
En fait, pour Claire Simon, si « la banalité contient de la fiction », le travail de la cinéaste est de la débusquer