"L’Italien des roses" de Charles Matton le 22 mars à 18h
Article mis en ligne le 18 février 2019

par Webmestre

Présentation/Débat : Federico Rossin

France / 1971 Date de reprise 21 novembre 2018 - Version restaurée (1h 21min)

Avec : Richard Bohringer, Isabelle Mercanton, Pierre Santini, Chantal Darget.

Grand Prix Perspectives du cinéma français Cannes 1972

Au bord du toit d’une cité, un jeune homme est tenté de se jeter dans le vide. Au pied de l’immeuble, une foule tout d’abord compatissante devient hystérique et l’incite à sauter.

« L’Italien des Roses est une prodigieuse allégorie sur la rupture sociale d’un jeune homme épris d’absolu. Un premier grand rôle pour Richard Bohringer, impressionnant, et une première réalisation d’un long-métrage pour le peintre Charles Matton. Ce virtuose de l’image opte pour un somptueux noir et blanc, et fait le choix d’un montage vivace au service d’un récit qui tient du puzzle psychologique. Sous nos yeux s’affrontent la férocité de la foule et la délicatesse des sentiments du jeune héros. Tout sonne juste, tout est bouleversant, vrai et sensible. L’Italien des Roses est à (re)découvrir dans sa magnifique restauration ! »

« Cela faisait des siècles que L’Italien des roses (1972) était invisible. Ce scandale est réparé. La beauté éclate sur l’écran en noir et blanc. Un homme veut se jeter du haut d’un immeuble. C’est Richard Bohringer, habité, au bout du rouleau, dévasté d’amour et d’indifférence. » Le Figaro

« Charles Matton, pour un premier film, fait preuve d’un sens du cinéma étonnant, misant sur les ruptures de ton, faisant s’entrechoquer les approches formelles, sans jamais jouer du style réaliste et autobiographique alors en vogue à l’époque… L’Italien des roses est aussi un vrai film de banlieue, politique…La manière qu’a Matton de filmer les grands ensembles en contre-plongée et au format 1.66 permet d’insister sur la verticalité et de montrer la nature déshumanisante des tours qui fleurirent dans les années 60 et 70. Cette puissance d’évocation est sublimée par un noir et blanc magnifique, dont les contrastes soulignent l’opposition des groupes sociaux au cœur du récit. » François Willig

Charles Matton (1931/2008) est né à Paris où il travaillait, en dehors de quelques incursions à New-York. Il a mené un parcours aux multiples facettes, utilisant en même temps la peinture, le dessin, la sculpture, la vidéo, la photographie, l’écriture ou le cinéma pour "décrypter les apparences". Autodidacte du dessin, il peint en se rangeant du côté de la figuration à un moment où cela ne se fait plus. Il peint de grandes toiles de sport, des "grandes motocyclettes". Il s’attaquera ensuite à ce qu’il appelle des "boîtes", réductions de lieux en trois dimensions comme le cabinet de Freud ou l’atelier du peintre Bacon, qu’il avait rencontré et dont il se sentait proche par la peinture.

« Un film avec Charles, c’est un étonnement du matin au soir. Dès qu’il entre sur un plateau, le film prend son envolée » Richard Bohringer