Les Invités
Article mis en ligne le 20 avril 2006

– André Bernard : En octobre 1956, il choisit l’exil en Suisse où il découvre dans le mouvement anarchiste un courant partisan de la non-violence. Il revient en France (Il sera emprisonné plus de deux ans)en 1961 pour participer avec l’ACNV. -Action Civique Non Violente- à la lutte des réfractaires à la guerre d’Algérie qui demandent un service civil. Avec - une cinquantaine de camarades venus d’horizons différents, ils ont écrit un livre
Réfractaires à la guerre d’Algérie 1959 - 1963 sous le nom d’Erica Fraters - anagramme du mot « Réfractaires » - qui témoigne du combat mené par l’ACNV.

– Simone de Bollardière : Signataire de « l’Appel des 12 » condamnant la torture en Algérie. Elle témoigne de l’action menée par son mari, le Général Jacques de Bollardière qui, en 1957, est en contradiction totale
avec la politique menée par la France en Algèrie et qui demande à être relevé de son commandement. Sa prise de position publique contre la torture lui vaudra deux mois de forteresse. Il quitte l’armée en 1961 avant de s’engager
dans de nombreux combats pacifistes. Lorsqu’en 1971, le Général Massu, dans La vraie bataille d’Alger persiste à affirmer la nécessité de la torture et à nier la gravité des faits,
le Général de Bollardière réplique par un livre Bataille d’Alger Bataille de l’homme dans lequel il écrit :
« Céder à la violence et à la torture c’est, par impuissance à croire en l’homme, renoncer à construire un monde humain. »

– Michel Boujut : Co-réalisateur de 1982 à 1991 du mythique Cinéma Cinémas sur Antenne 2, il a poursuivi ses activités de critique de cinéma à la radio - France Culture, France Inter, Radio Suisse Romande...-,
dans la presse écrite - Les Nouvelles Littéraires, Charlie Hebdo , Play Boy ... -, à la télévision - Paris Première . Mais il refuse de se laisser enfermer dans cette seule activité.
Il est également essayiste et romancier, à son actif, une vingtaine d’ouvrages dans des domaines aussi variés que le cinéma, le Jazz, le policier...
Il est aussi l’auteur, avec Tardi, d’un feuilleton quotidien Le Perroquet des Batignolles diffusé en 1995-1996 sur France-Inter.
« J’aime bien relier les films à ce que je vis, à ce que je vois autour de moi, à ce qui est l’état du monde, l’état des lieux ... »

– Jean-Jacques de Félice : Sa profession d’avocat l’a placé au cœur des combats les plus symboliques des cinquante dernières années. Des déserteurs de la guerre d’Algérie ou d’Indochine, des victimes de l’Apartheid
en Afrique du Sud aux Américains qui refusaient la guerre du Vietnam, des paysans du Larzac aux Sans-papiers, des réfugiés italiens aux Kanaks de Nouvelle-Calédonie,
Jean-Jacques de Félice s’est toujours placé du côté des minorités,avocat de causes qui lui semblaient porteuses d’injustices flagrantes.
Il a toujours été partisan de luttes collectives pour mieux faire évoluer les mentalités, la justice et le droit.
Ainsi, il s’est engagé dans le combat pour le statut de l’objection de conscience, l’abolition de la peine de mort, la suppression des tribunaux militaires et des quartiers de haute sécurité.

– Rachid Merabet : Formé à l’école du documentaire, il s’attache à la réalisation de documentaires de création. En 1993, il réalise Itinéraire bis , un film sur ses origines kabyles.
En 1999, il fonde l’association Au fil du faire qui mène des actions culturelles en direction des jeunes issus des quartiers dits « sensibles ».
A propos de « Slimane Azem, une légende de l’exil », il écrit : « c’est pour faire en sorte que l’on reprenne le cours de l’immigration à sa source que ce documentaire appelle à découvrir le parcours de ces hommes,
à reprendre le fil des existences mutilées, à reconquérir cette culture de l’immigration, longtemps sous-évaluée et qui pourrait permettre de fabriquer le ciment entre un ici reconnaissant et un ailleurs apaisé. »

– Tramor Quemeneur : Il termine une thèse d’histoire à l’Université Paris VIII, sous la direction de Benjamin Stora sur
« les désobéissances de soldats français dans la guerre d’Algérie : insoumissions, désertions et refus d’obéissance ».
Il a participé à plusieurs ouvrages sue la guerre d’Algérie dont : La guerre d’Algérie. 1954-2004. la fin de l’amnésie, Des hommes et des femmes en guerre d’Algérie, La justice en Algérie. 1830-1962...
Son intervention s’intéressera aux désobéissances de soldats français pendant la guerre d’Algérie, en distinguant les différentes périodes qui scandent les refus.
Plus largement, les différentes attitudes des appelés du contingent et de la société civile française seront abordées dans cette étude.

– Charles Silvestre : Journaliste, secrétaire de la Société des Amis de l’Humanité, présidée par Edmonde Charles-Roux.
Initiateur de l’Appel des 12 du 31 octobre 2000 pour la reconnaissance par la France de la torture pendant la guerre d’Algérie comme crime d’Etat.

– 
Pierre Sommermeyer
 : De parents apatrides qui ont quitté l’Allemagne en 1933. Résolument anticolonialiste, il s’exile en Allemagne puis au Maroc. Condamné par défaut.
En octobre 1963, décidé à rentrer et à se faire arrêter publiquement, il passe la frontière allemande où il est intercepté et incarcéré à Fresnes.
Libéré le 21 janvier 1964, il rejoint les autres réfractaires de l’ACNV sans pour autant adhérer à l’idée de service civil obligatoire.Il effectue le r’este de son service national dans le cadre d’abord de la Protection civile, à Brignoles, puis dans celui du Service Civil International dans les Pyrénées, après avoir subi une nouvelle peine de prison pour refus d’obéissance, dans une caserne de CRS à Uzès.

– Marcel Trillat : Entré il y a quelque quarante ans à Cinq colonnes à la Une , puis de la rédaction de L’Humanité Dimanche à celle de France 2 où il a réalisé, entre autres, de nombreux reportages
pour Envoyé Spécial, Marcel Trillat a depuis longtemps promené son regard sur le monde des ouvriers, ses combats et ses conditions de travail.
Cherchant à redonner la parole à ceux que l’on entend si peu comme le montre sa récente trilogie sur une classe qu’on disait en voie de disparition :
300 jours de colère (2002), Les Prolos (2003), Femmes précaires (2005).
Témoin engagé mais hostile à toute propagande, il pense que le rôle du documentaire est de
« fournir au citoyen les armes nécessaires pour qu’il puisse exercer son métier de citoyen justement. En dévoilant ce que la société a tendance à cacher, les mécanismes à l’œuvre ».

– Ali Zebboudj : Né dans un village de Kabylie, Ali est un épicier mélomane et musicien établi depuis de nombreuses années dans le quartier de la Source à Epinay -Sur -Seine. Son épicerie est un des rares espaces du quartier
où chaleur et humanité peuvent s’exprimer, du matin au soir. Deux films documentaires Printemps à la source et Alimentation générale réalisés par Chantal Briet ont contribué à donner une certaine notoriété à Ali.
Choriste d’Aït Menguellet à l’Olympia, il chante depuis vingt ans sans chercher à faire une carrière professionnelle. C’est en animant des mariages qu’il donne libre cours à sa passion.
Il témoigne de la poésie et de la tradition festive berbère auprès de la seconde génération de la diaspora coupée de ses racines.