LA CECILIA de Jean-louis Comolli
Le 16 octobre au cinéma Le Lido à 20h30 en présence de Jean-Louis Comolli
Article mis en ligne le 4 septembre 2009
dernière modification le 13 octobre 2009

L’utilité des utopies se mesure aux résistance qu’elles rencontrent.

La Cecilia , rejetant tout romanesque, toute psychologie, prend des allures de chorale, de récitation murmurée ou carrément chantée, et les chants anarchistes italiens scandent la narration.

L’originalité principale du film de Comolli vient de sa technique de tournage, de l’incessante complicité entre le metteur en scène et son opérateur, Yann Le Masson qui tient presque constamment la caméra à la main, recrée une fluidité narrative qui n’est pas sans rappeler à deux ou trois moments, mais dans un tout autre contexte, les incessants travellings de Miklos Jancso. Cette caméra familière, enrichie par le son synchrone (inconnu en Italie), mise au service de comédiens qui rompent totalement avec la tradition du « grand » cinéma italien de Fellini et de Dino Risi, cette caméra donne son style au film, légitime le décousu du récit, le côté récitatif de la narration. Si on le connaît surtout par les « Cahiers du cinéma », Jean-Louis Comolli est critique de jazz à ses heures, coauteur du livre « Free Jazz et Black Power » ; il retrouve naturellement ici une démarche musicale et « casse » les méthodes de tournage comme il « casse » le récit, au risque de désorienter un moment le spectateur avide d’identification.

La révolte de La Cecilia se reproduit à tous les niveaux, et d’abord à celui de la technique.

Louis Marcorelles Le Monde (février 1976)

Tarif unique : 4,5 euros

Une chanson du film : Amour rebelle

A ton amour jeune fille

J’en ai préféré un autre

Mon amante est une idée

A qui j’ai dédié bras et coeur.

Mon coeur abhorre et défie

Les puissants de cette terre

Et mon bras fait la guerre

Au lâche, à l’oppresseur

Comme nous aimons l’égalité

On nous appelle malfaiteurs

Mais nous sommes des travailleurs

Qui ne voulons pas de patrons

Des rebelles nous brandissons

Les drapeaux ensanglantés

Nous abattrons toutes les barrières

Pour la vraie liberté

Si tu veux chère enfant

Ici-bas nous combattrons

Et le jour où nous vaincrons

Je te donnerai bras et coeur

Paroles de Pietro Gori, musique d’auteur inconnu