Autour de son livre "Quand il neigeait sur le Djebel Amour...1959-1960"
Rencontre organisée par La Libre Pensée et Mémoire à Vif
Retour sur mémoire
L’Histoire, c’est ce dont on se souvient et dont on parle"
René Knégévitch a longtemps porté en silence son histoire qui est celle de tous ces jeunes soldats plongés dans l’horreur d’une guerre dont nul n’est revenu indemne. Il a tenu son journal de bord entre 1959 et 1960, à Aflou, dans le Djebel Amour, et aujourd’hui, nous pouvons enfin découvrir ce « temps de souffrance, de violence, de mort » dans son livre, « Quand il neigeait sur le Djebel Amour… », qui nous va droit au cœur.
En faisant revivre cette mémoire un 17 octobre, comment ne pas évoquer cet autre 17 octobre 1961 : une journée, elle aussi longtemps portée disparue, où la manifestation pacifique des Algériens à Paris contre le couvre-feu discriminatoire imposé a été violemment réprimée (exactions, tortures, noyades dans la Seine qui ont fait plus de 200 morts).
La projection du court métrage d’animation d’Aurel et Florence Corre, inspiré de cet événement, « Octobre noir. Malek, Saïd, Karim et les autres » oeuvre au devoir de mémoire à l’aide du dessin. Et rappelle le mot d’Albert Camus : « Il ne s’agit pas ici de pitié, mais de toute autre chose. Il n’y a pas de spectacle plus abject que celui d’hommes ramenés au-dessous de la condition d’hommes ».
Ce sera aussi l’occasion de « rendre justice à ceux qui font l’Histoire mais n’ont pas survécu pour l’écrire », tous ceux qui ont résisté à cette guerre infâme au prix de leur vie, comme Maurice Audin, jeune mathématicien, arrêté à Alger en même temps qu’Henri Alleg en 1957, torturé et dont le corps n’a jamais été retrouvé. Son fils Pierre Audin sera là pour évoquer la longue lutte de la famille pour que l’Etat fasse la lumière sur ce crime d’Etat.
La mémoire est une arme et elle doit nous aider, plus que jamais, à « sauver le passé pour que l’avenir soit possible ».