"Enfants des corridors
Enfants des courants d’air
Le monde nous a foutus dehors
La vie nous a foutus en l’air"
Jacques Prévert
On nous a appelés apaches, blousons noirs, sauvageons, « ceux qui fraudent et vagabondent, ces racailles de moins de 18 ans qui criment, ingratent, assistancepubliquent et se masturbent l’existence ».
Nous sommes devenus « Graine de violence » au cinéma. Pourquoi pas ? « Ils ont fait un film sur nous, donc nous existons ! »
Pour nous normaliser, on nous a enfermés à Mettray, Aniane, Eysses la maudite, Belle-Ile, Cadillac…
ces « Biribi pour les gosses » où l’on nous a rasés, isolés, violentés parfois jusqu’à la mort.
Certains sont venus à notre secours, comme ils ont pu, avec leurs mots, et des refuges vibrants d’utopies pour nous accueillir.
Aujourd’hui, bien sûr, les bagnes d’enfants n’existent plus. Mais sous le soleil noir d’un présent déboussolé, la chasse à l’enfant est à nouveau d’actualité. Racisés, nous payons le prix fort de toutes les dérives.
Et on a oublié ces mots de Deligny : « la graine de crapule, c’est tout de même de la graine d’homme ».
Programme
– le 13 Janvier : « Un enfant dans la foule » de Gérard Blain
Soirée animée par Paul Blain, fils du cinéaste
– le 10 Févier : « De bruit et de fureur » de Jean-Claude Brisseau
Présentation/débat : Gaël Teicher, distributeur et éditeur
– le 17 Mars : « Los Olvidados » de Luis Bunuel
Présentation/Débat : Federico Rossin, historien du cinéma
– le 18 Mars :« Zéro de conduite » de Jean Vigo,
et "Pas comme des loups" de Vincent Pouplard
Tous les films sont présentés au Lido sauf le film du 13 janvier à Ester
-le 20 Mars : à l’EAGR
Lecture de textes de Deligny, Prévert, Genet, Zo d’Axa…
Table ronde : Des bagnes d’enfants à la juridiction actuelle
Intervenants en cours