Séance organisée par le cinéma avec la complicité de Mémoire à Vif
Présentation par Marie-Christine Hervy et Pierre Sénélas, actrice/acteur
Pour entrer dans le cinéma de Paul Vecchiali, il faut accepter d’avancer sur la pointe des pieds et prendre des chemins de traverse avant de se retrouver dans les méandres d’une histoire qui n’est pas celle qu’on attendait.
« Un soupçon d’amour » pourrait être un film sur le thème, si souvent traité au cinéma, du triangle amoureux alors que finalement, il nous parle de résilience, des difficultés à se reconstruire après un drame intime. D’où le lien, au début peu évident entre l’ "Andromaque " de Racine que répètent les comédiens et le personnage de Geneviève, personnage borderline qui se construit un autre monde pour échapper à une réalité douloureuse. Magnifique Marianne Basler qui fait exister cette femme fragile et émouvante qui porte sa douleur dans chacun de ses regards, de ses gestes, de sa voix qui, parfois, se brise. Mieux que personne, Vecchiali sait faire naître une émotion, toujours discrète, avec l’air de ne pas y toucher. Comme il sait ménager ces moments d’humour qui jaillissent là où on ne les attend pas. Comme il sait filmer en amoureux ses comédien.nes pour leur faire la part belle...
Paul Vecchiali peut désorienter par sa manière de passer du drame à la comédie, de mener histoire et personnages sans soucis de logique, en toute liberté. Cinéaste hors mode, en marge de la production cinématographique française habituelle, aujourd’hui comme hier, il a su garder à plus de 90 ans une jeunesse qui ne peut que nous ravir. Venez à sa découverte…